5 oct. 2010

My baby shot me down, bang bang !




Ce morceau, repris par Dalida en italien, rythme les battements de cœur (ou plutôt de fesses) de Marie (Monia Chokri) et Francis (Xavier Dolan), deux amis de longue date tombés amoureux du même garçon, Nicolas (Niels Schneider), un apollon au malheureux faux-air de Jean Sarkozy (désolée).
Elle, Marie. La brune au déhanché fatal. Fan des sixties, plus vraiment une babydoll, elle arpente les friperies à la recherche de la perle rare vintage.
Lui, Francis. Le brun aux allures de James Dean. La fossette malicieuse et le look ravageur.
Tous deux épris de Nicolas se livrent une bataille malsaine, une guerre des sexes sans fin.

Mais ne soyez abattus chers lecteurs. Ce conflit amoureux n'a absolument rien de déprimant ou pleurnichard.
Xavier Dolan, charmant créateur de ce petit bijou, est un écrivain subtil, un plasticien et un costumier hors pair et surtout, un réalisateur affreusement talentueux. Ah oui, j'oubliais, il a également produit le film et tout cela à 21 ans seulement. What else?

Il y a une vraie recherche plastique et photographique dans ce film : des couleurs criardes chères à Almodovar aux nombreux ralentis (peut être trop de ralentis, je l'accorde) qui suspendent le temps des moments gracieux, l'univers pop et acidulé de Xavier Dolan reflète la montée du désir qui s'installe dans ce triangle amoureux.

Rien d'extrêmement nouveau puisque nous sommes ici dans du Christophe Honoré drôle (et tellement moins parisien!), du Wong Kar Wai léger, ou encore du Gus Van Sant sans drame. Dolan squatte la Nouvelle Vague moderne mais dans un style kitsch et branché clairement assumé.
Il faudrait aussi applaudir le chic de la BO, qui passe quand même de Dalida à Jump Around en passant par Bach ou Indochine... avec tout de même cette petite préférence, qui me rappelle La Roux.

Et puis, le comique de l'accent québecquois, du jeu terriblement drôle de Monia Chokri, toujours digne, droite, la clope classe, prête à charmer.
Enfin, les petites saynètes interprétées par de jeunes gens extérieurs à l'intrigue centrale, mais qui narrent leurs déboires amoureux toujours avec une pointe d'ironie et d'auto-dérision pour nous rappeler qu'après tout à 20 ans, les chagrins d'amours guérissent toujours...

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