11 nov. 2010

BELLE EPINE


Premier long métrage de Rebecca Zlotowski, Belle Epine nous ramène au début des années 80, à l'heure où les Levis se portent taille haute, où les vrais mecs font de la moto et où les vraies groupies raffolent de ces gros engins (les motos, les gros engins..).

Rungis, Villejuif, la banlieue... C'est dans cet univers que Prudence Friedman essaie de survivre au décès de sa mère survenu il y a quelques jours.
Du haut de ses 17 ans, elle se retrouve seule face à la vie qui l'attend et aux événements douloureux qu'elle doit surmonter.
La rencontre avec Marilyne (Agathe Schlenker), une jeune camarade de classe délurée, l'entraîne dans un tourbillon de rébellion, de fugue et de coucheries, rythmées par le moteur des cylindrées du circuit sauvage de Rungis, où Franck, Reynald et les autres jouent les caïds.

Prudence est à la dérive. Sa cousine, interprétée par la belle Anais Demoustier, lui reproche de ne pas pleurer la disparition de sa mère. Car la jeune fille essaie de faire passer sa tristesse par un élan de liberté, jusqu'au jour où elle comprend que sa défunte mère ne reviendra jamais...

Mais c'est l'envie d'être aimée, d'être désirée, qui motive Prudence à gagner sa place dans ce monde de la nuit où le danger de mort rôde à chaque virage.


Le film se joue sur des rencontres succinctes, des regards volés et des sensations éphémères qui petit à petit, aident la jeune femme, seule face à ses doutes d'adolescente orpheline, à s'élever avec force et justesse.

Présenté dans le cadre de la 49ème Semaine de la Critique à Cannes, Belle Epine est une rencontre magnifique entre une réalisatrice fraîchement diplômée de la Fémis, et une Léa Seydoux qui prouve encore la force avec laquelle elle porte son personnage. Quasi omniprésente à l'écran, elle nous intrigue dès les premières images et nous fascine derrière ce rôle dur et touchant.
La bande son est signée Robin Coudert, clavier du groupe Phoenix, qui accompagne également Sébastien Tellier en concert, rien que ça.

Pour ceux qui ne l'auraient pas vue, voici la bande annonce.
Mais, vous vous en doutez, le seul conseil que je puisse vous donner est de foncer voir Belle Epine, puisque c'est sorti hier...


fall / playlist

2 nov. 2010

A single man


A Single Man, by Tom Ford.
Los Angeles, 1962.

Un film beau, épuré, froid.

Qui évoque la perte de l'amour cher, la solitude de ces êtres rongés par la mélancolie des jours heureux, rien de très fun en somme, je vous l'accorde.

George (Colin Firth) a perdu le goût de la vie depuis la perte de son compagnon et amoureux, Jim. Charlotte, son amie anglais de longue date (Julianne Moore) occupe comme elle peu son quotidien, mais à quoi bon, puisque George est résigné à l'idée que sans Jim, son avenir n'aurait de sens.
Alors, vu sous cet angle, cher lecteur, autant te dire qu'il vaut mieux ne rien prévoir après avoir maté ce film car il te plombera à tous les coups.

Je soulignerai surtout la plastique et l'esthétique du film, car ce film est avant tout un défilé de couture. On notera la patte chic et glamour du styliste Tom Ford, qui nous régale avec ses costumes sixties, ces couleurs rouilles et crème typiques de l'époque.
Le duo Colin Firth-Julianne Moore est extrêmement élégant. Ils sont tous deux maussades et las de leur vie, ce qui traduit à merveille le sentiment de lassitude omniprésent.
Autre beauté du film : la photo. Les plans sont soigneux, la lumière justement dosée, ce qui nous transporte sans grande difficulté dans le Los Angeles coloré et vintage des années 60.