Barcelone, l’été. Woody Allen s’installe dans la capitale catalane après une trilogie anglaise pour y tourner sa toute dernière comédie sentimentale. Pour la troisième fois consécutive, sa muse, Scarlett Johansson, est à l’affiche, aux côtés de deux acteurs espagnols inédits, Penelope Cruz et Javier Bardem. Le réalisateur américain conjugue, avec talent, ironie et profondeur et nous livre, pour sa 39e production, un concentré de grave légèreté.
Vicky (Rebecca Hall) et Cristina (Scarlett Johansson) sont deux jeunes américaines qui débarquent à Barcelone pour y passer l’été. Diamétralement opposées sur le vaste sujet de l’amour, elles vont découvrir les travers de la passion humaine. La première, Vicky, est réservée et déjà fiancée à un américain bien rangé. L’autre, Cristina, émancipée et impulsive, rêve de sensations fortes et d’amour passionnel.
La rencontre avec Juan Antonio (Javier Bardem) vont les conduire à Oviedo dans la campagne catalane. Artiste ténébreux, il multiplie les tentatives de séduction. Si Cristina est plus que réceptive à son charme et à ses propositions fantaisistes, le jeune espagnol va succomber au charme mystérieux de Vicky et l’entraîner dans une relation interdite et destructrice. Mais rongée par le remords, l’américaine met un terme à cette histoire sans lendemain. Dès lors, elle laisse place au trio emblématique du film : Juan Antonio, Cristina et Maria Elena (Penelope Cruz). Drôle et attachante en hystérique, la pulpeuse Maria Elena s’introduit dans le couple et les conduit à vivre un “ménage à trois” enivrant.
Woody Allen filme ici les chassés-croisés amoureux qui marquent l’éducation sentimentale des jeunes américaines. Dans une ville chargée de sensualité, les personnages luttent contre des envies satisfaites et des désirs refoulés. Ils évoluent dans un décor espagnol stéréotypé qui accentue la force et la puissance de leurs passions. La guitare espagnole de Paco de Lucia et la voix légère de Giulia y los Tellarini rythment les ébats, les colères et les tendresses de leur été à Barcelone. Condamné à l’insatisfaction, le quatuor tente de résister à des sentiments qui dévastent et qui épanouissent à la fois. Toujours soucieux de la complexité des rapports humains, Woody Allen donne à voir les différents symptômes de la passion amoureuse tout en mêlant l’humour et le comique de situation.
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